Les linaires et les espèces proches de ce genre
dans le Sud-ouest de la Corrèze
Des linaires parfois rares ont été repérées ces derniers temps
dans notre région, certaines comme la Linaire des champs
semblait même avoir disparue du Limousin, sa seule et dernière
observation enregistrée datant auparavant des années 1960.

En cette fin de saison,  un petit point sur les linaires et espèces
botaniquement proches peut nous aider à différencier ce groupe
de plantes qui appartenait à la vaste famille des Scrofulariacées
comptant parmi elles d'autres genres importants :

les véroniques bien nombreuses dans notre petite région privilégiée,
les euphraises, pédiculaires, odontites, digitales, mélampyres et
rhinantes étant plus clairsemées.


Beaucoup de ces linaires ont des fleurs bien colorées mais
relativement petites, dont l'attrait est certain quandon se met à
les observer.

ci-contre une kickxia : une fleur " énorme " au scrabble mais plutôt petite par ailleurs.


Présentation des espèces rencontrées dans notre région avec une description située au milieu de deux photos :

Linaire bâtarde ou Fausse velvolte  (Kickxia spuria (L.) Dumort. = Linaria spuria (L.) Mill.)
Sa tige est rampante, étalée mais diffuse, ramifiée dès la base avec des feuilles presque toutes alternes,
brièvement pétiolées, toutes à limbe orbiculaire ou ovale et cordé et des feuilles inférieures légèrement dentées.


                       


Linaire élatine ou Velvote ( Kickxia elatine (L.) Dumort., 1829 = Antirrhinum elatine L. = Linaria elatine (L) Mill.)
Une autre linaire très proche de l'espèce précédente est une annuelle avec une tige couchée,
cylindrique, hérissée de longs poils, ramifiée dès la base avec des feuilles la plupart alternes, brièvement pétiolées,
les inférieures à limbe ovale-arrondi, les bractéales moyennes et supérieures à limbe hasté présentant à la base
deux lobes triangulaires divergents qui la différencie bien de la précédente.



                       


La Linaire couchée (Linaria supina (L.) Chaz., 1790) est une annuelle de 15 à 25 cm poussant
dans les lieux rocailleux, plutôt sur calcaire avec des feuilles glauques, étroites, un peu charnues.
C'est une espèce rare en Limousin avec quelques apparitions furtives (rencontrée à Brive et Perpezac-le blanc
ces derniers temps)


                       


La Petite Linaire (Chaenorrhinum minus (L.) Lange ) est une petite annuelle de 8 à 25 cm à tige ramifiée,
pubescente, glanduleuse, poussant dans les lieux sablonneux ou caillouteux, aux feuilles oblongues, presque linéaires,
les inférieures opposées, les supérieures alternes.
Sa très petite corolle a la lèvre supérieure parfois violacée avec un renflement jaunâtre, une lèvre inférieure blanche,
 au tube prolongé en éperon court. C'est une plante discrète mais présente dans de nombreux secteurs de notre région.


                       


La Cymbalaire des murs (Cymbalaria muralis G.Gaertn., B.Mey. & Scherb) ou Ruine-de-Rome, doit ce second nom
à son abondance parmi les ruines de la Rome antique.
Le genre Cymbalaria regroupe quelques plantes proches des linaires, présentant comme elles une corolle à gorge fermée
par un renflement, avec deux macules colorées à la base de la lèvre inférieure.
C'est une plante vivace commune dans notre région, poussant sur les vieux murs ou les rochers, qu'elle tapisse
de touffes aux tiges retombantes ramifiées dès la base, aux feuilles glabres presque toutes alternes, à long pétiole,
à limbe arrondi en forme de cœur renversé, généralement à cinq lobes, souvent marqué de rouge sur le pourtour et au revers.


                       


La Linaire des champs ( Linaria arvensis (L.) Desf. ) : plante annuelle de 10 à 50 cm  aux feuilles
verticillées à la base, puis alternes, ovales-allongées ou étroites.
L'inflorescence se présente en grappe terminale, d'abord arrondie, puis s'allongeant et les fleurs se caractérisent
par un calice dont les lobes portent de nombreux poils glanduleux. La corolle  bleu-violacé, à une lèvre supérieure allongée,
à renflement blanchâtre, à court éperon conique.
Cette Linaire des champs a été rencontrée sur un talus très sec de Brive en 2010 , après une éclipse qui durait
depuis des dizaines d'années sur la région.


                       


La Linaire de Pélissier ( Linaria pelisseriana (L.) Mill.) est une plante annuelle glabre (10 à 40 cm),
à tige érigée grêle, poussant dans les lieux sablonneux et les prés secs.
Elle fleurit d'avril à juillet.
Les feuilles sont alternes, linéaires, très étroites, à l'exception de quelques feuilles basales plus grandes.
Les fleurs violettes en petites grappes relativement serrées, à long éperon parallèle à la tige et le calice a des lobes très étroits.
Repérée uniquement en Limousin par Mathieu Bonhomme sur Brive, je ne l'ai pas encore observée, hélas! et
les photos présentées ici ont été prises dans le Roussillon, ce printemps 2011 qui se révéla exceptionnel
en corrélation avec les conditions climatiques de l'année pour différentes espèces de petites linaires.


                       


La Linaire commune ou Chasse-venin ( Linaria vulgaris Miller ) est une plante assez élevée, généralement commune
en France sur les bords des routes.
La tige, simple ou ramifiée à la base, porte de nombreuses feuilles étroites et plus ou moins glauques.
Les fleurs sont groupées en grappe terminale dense. La corolle est jaune avec un palais d'un jaune plus foncé à orangé.
L'éperon est long et légèrement arqué.
La particularité de cette belle espèce tient à ce que cette plante vraiment commune, répartie sur tout le territoire
français snobait notre seul et  beau département, et  même l'atlas régional de la flore limousine s'était résigné à son absence totale en Corrèze.
Mais les talus accueillant d'Ussac au nord de Brive ont réparé depuis cette injuste absence botanique.


                       


La Linaire striée ou Linaire à fleurs striées ou Linaire rampante ( Linaria repens (L.) Mill.  ) est vivace
très commune dans notre région, elle fréquente sur les talus secs par exemple.
Elle possède un rhizome rampant, glabre, de taille médiocre ou moyenne (jusqu'à 80cm), à tiges dressées,
ramifiées, munies de feuilles lancéolées étroites, verticillées par 3-4 et assez rapprochées dans le bas, éparses dans le haut.
Fleurs blanches ou mauve pâle, striées de violet, à palais jaune, en longues grappes. Le calice à lobes aigus et étroits est glabre,
l'éperon est 2 à 3 fois plus court que le reste de la corolle.


                       


L'Anarrhine à  feuilles de pâquerette (Anarrhinum bellidifolium (Linné) Willdenow ).
C'est une plante assez disséminée au sud de la Corrèze sur les talus et rochers des régions siliceuses.
La tige ramifiée porte deux sortes de feuilles. Celles de la base, en rosette, sont spatulées et dentées
alors que celles de la tiges sont très étroites. Les petites fleurs, lilas pâle à bleu violacé, rarement blanchâtres,
forment des grappes étroites qui terminent les rameaux.


                       


Le Muflier des champs ou Muflier tête de mort ( aspect des graines) ou Muflier rubicond (Misopates orontium (Linné) Rafinesque = Antirrhinum orontium Linné).
C'est l'un des très rares représentants du genre Misopates, proche des gueules de loup .
Cette petite plante, adventice des cultures, a tendance à disparaître en raison de l'usage intensif des désherbants,
mais reste assez fréquente dans nos jardins.


                       


La Linaire pourpre ( Linaria purpurea (L.) Mill.) est une plante qui semble originaire d'Italie et des Balkans,
mais qui semble d'après Tela Botanica être repérée en France au nord de la Seine et à l'ouest de l'Oise.
Nulle mention n'est faite bien sûr en Limousin et dans les autres régions.
je l'ai trouvée vers Allassac sur un muret éloigné des habitations et j'ai récolté il y a quelques années quelques graines.
Depuis elle fleurit vaillamment dans mon jardin d'Estivaux, de mai jusque octobre, et semble se ressemer facilement.
Je lui trouve de belles qualités pour orner vos parterres.
C'est une vivace à feuilles lancéolées, grisâtres avec de longues grappes minces et denses de fleurs à 2 lèvres,
rose pâle, blanches ou mauves et à éperon courbé.
Très rapide de croissance, la linaire s’implante partout où ses graines peuvent germer, interstices des murs, éboulis, bords d’allées.


                       


La Gueule de loup ou Grand Muflier (Antirrhinum majus Linné)
C'est la linaire grand format qui est bien plus connue que les espèces précédentes.
Elle croît naturellement dans les Pyrénées et le Sud-Est. Ailleurs elle est cultivée et parfois subspontanée.
On la rencontre dans les lieux rocailleux secs et sur les vieux murs dans notre région.
La tige est pubescente-glanduleuse dans le haut. Les feuilles sont ovales-lancéolées.
La corolle est pourpre ou rose, parfois jaune ou blanche en culture.


                       

Le genre LINARIA :
Environ 200 espèces (hémisphère nord et Amérique du sud).
Plantes herbacées, dressées ou couchées.
Feuilles simples, linéaires, lobées ou dentées, les supérieures alternes, les inférieures opposées ou verticillées.
Fleurs solitaires, axillaires, en grappes ou en épis terminaux ; calice profondément divisé en 5 lobes ; corolle à 2 lèvres, dont le pétale inférieur est prolongé en éperon ; couleur jaune, bleue, pourpre ou violette ; 4 étamines, 2 petites et 2 grandes ; ovaires à 2 loges.
Fruits en capsule ovoïde ou globuleuse, à déhiscence poricide.


Les linaires sont des plantes herbacées appartenant au genre Linaria et à la famille des Scrofulariacées, dont elles ont été déplacées par la classification APG II, qui les situe maintenant dans les Plantaginacées.

Caractéristiques communes : plantes herbacées vivaces ou annuelles, d'aspect assez frêle en général.
Elles doivent leur nom à la ressemblance de leurs feuilles avec celles du lin : ce sont des feuilles étroites, linéaires et sessiles, souvent verticillées à la base puis alternes tout le long de la tige.
Les fleurs forment des grappes plus ou moins fournies. Elles sont petites, munies d'un éperon à nectar orienté vers le bas.
Si on excepte la taille et l'éperon, la corolle des linaires ressemble beaucoup à celle de la gueule-de-loup : 5 pétales formant 2 lèvres, la lèvre inférieure bombée par un renflement à deux lobes (ou palais) de couleur vive, qui referme la corolle en interdisant le passage à certains insectes non désirés.
Le fruit est une capsule globuleuse.

D'autres genres étaient autrefois classés dans le genre Linaria.
C'est le cas de la cymbalaire (Cymbalaria), ou encore du genre Chaenorrhinum, Kickxia


Espèces du genre Linaria en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.


Linaria alpina (L.) Mill.
Linaria angustissima (Loisel.) Borbás
Linaria arenaria DC.
Linaria arvensis (L.) Desf.
Linaria chalepensis (L.) Mill.
Linaria dalmatica (L.) Mill.
Linaria flava (Poir.) Desf.
Linaria genistifolia (L.) Mill.
Linaria hirta (L.) Moench
Linaria incarnata (Vent.) Spreng.
Linaria maroccana Hook.f.
Linaria micrantha (Cav.) Hoffmanns. & Link
Linaria pelisseriana (L.) Mill.
Linaria propinqua Boiss. & Reut.
Linaria purpurea (L.) Mill.
Linaria reflexa (L.) Desf.
Linaria repens (L.) Mill.
Linaria simplex (Willd.) DC.
Linaria spartea (L.) Desf.
Linaria supina (L.) Chaz.
Linaria thymifolia (Vahl) DC.
Linaria triornithophora (L.) Cav.
Linaria triphylla (L.) Mill.
Linaria virgata (Poir.) Desf.
Linaria vulgaris Mill.

Espèces du genre Kickxia en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.

Kickxia cirrhosa (L.) Fritsch
Kickxia commutata (Bernh. ex Rchb.) Fritsch
Kickxia elatine (L.) Dumort.
Kickxia lanigera (Desf.) Hand.-Mazz.
Kickxia spuria (L.) Dumort.

Espèces du genre Misopates en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.
 
 Misopates calycinum Rothm.
 Misopates orontium (L.) Raf.

Espèces du genre Chaenorrhinum en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.

Chaenorrhinum minus (L.) Lange
Chaenorrhinum origanifolium (L.) Kostel.
Chaenorrhinum rubrifolium (Robill. & Castagne ex DC.) Fourr.
Chaenorrhinum villosum (L.) Lange

Espèces du genre Anarrhinum en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.
   
 Anarrhinum bellidifolium (L.) Willd.
 Anarrhinum corsicum Jord. & Fourr.
 Anarrhinum laxiflorum Boiss.

Espèces du genre Antirrhinum en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.

Antirrhinum latifolium Mill.
Antirrhinum majus L.
Antirrhinum maurandioides A.Gray
Antirrhinum molle L.
Antirrhinum sempervirens Lapeyr.
Antirrhinum siculum Mill.

Espèces du genre Cymbalaria en France (noms acceptés, source Tela Botanica) :
en excluant les subspontanées, les hybrides et les variétés.

Cymbalaria aequitriloba (Viv.) A.Chev.
Cymbalaria hepaticifolia (Poir.) Wettst.
Cymbalaria muralis P.Gaertn., B.Mey. & Scherb.
Cymbalaria pallida (Ten.) Wettst.


Haut de page Page actualisée le 27 septembre 2011 ; DG